Trois questions à Jérôme Roussel, alias “Jé le potier”
Le travail de Jérôme Roussel, connu des amateurs et amatrices français(es) de thé et de céramique sous son allias, « Jé le potier », a ceci de particulier qu’il recouvre toutes les facettes de la culture du thé. Sur son site, vous trouverez des ustensiles strictement indispensables – théières, tasses – des objets qu’on dira essentiels pour certains thés – chawan, shiboridashi – et des pièces dont, finalement, on ne saurait pas non plus se passer – jarres, bateaux à thé, braseros. Si l’occasion se présente, demandez-lui de vous parler – ou, mieux, vous montrer – des variations de goût qu’il obtient avec ses différentes théières. Pour cela, suivez son actualité sur Instagram.
Cultures du thé : Comment vous êtes-vous formé ? Je crois me souvenir que c’était une reconversion, et qu’il y a eu un passage par la Pierre-qui-Vire ?
Jérôme Roussel : Je me suis formé au sein du CNIFOP, école de céramique située à Saint-Amand-en-Puysaye, en Bourgogne. Au cours de cette formation, j’ai effectué plusieurs stages auprès de professionnels. Pour l’un d’eux, j’ai contacté Frère Yvan, moine potier de l’abbaye de la Pierre-qui-Vire. Ce fut un grand moment, qui m’a permis de pratiquer et réfléchir à mon projet professionnel dans la céramique. Aujourd’hui, je continue à me former. Chaque année, je consolide mes acquis et cherche à développer d’autres possibilités.
Quelles sont les variations entre les différentes matières que vous utilisez et / ou des façons dont vous utilisez une même matière (je pense à ce qui est illustré sur cette photo) ?
Je choisi mes matières première en fonction de deux critères : (1) qu’elles soient françaises, (2) qu’elles amènent des caractéristiques intéressantes pour le thé. Je travaille donc plusieurs types de terre qui vont donner vie à des pièces dont la fonction est différente : c’est le cas entre une théière et une jarre par exemple. Les besoins sont différents en termes de porosité. Ensuite, les attentes d’un amateur de thé peuvent varier, il est donc essentiel de pouvoir proposer différents rendus au niveau du thé. Chaque terre participe à sa manière au ce rendu.
Je suis sensible à la façon dont vous expliquez avoir encore beaucoup à découvrir et à apprendre. Comment voyez-vous l’avenir en général, ou l’évolution de votre pratique en particulier ?
Pour ce qui est de l’avenir de mon travail, c’est un peu flou. La situation sanitaire actuelle [novembre 2020] amène une dimension hypothétique de ce qui pourrait se passer dans une semaine, un mois, une année… En tant qu’entrepreneur, je pense aux différentes options dont je dispose, et j’ai choisi de mettre l’accent sur le marché international. Ma stratégie est de me spécialiser encore plus, et de communiquer auprès des amateurs de thé étrangers. Je pense surtout aux Etats-Unis, où j’ai quelques clients qui sont très intéressés par la culture du thé chinoise et japonaise. Je vais également continuer les différents partenariats que je peux avoir avec les maisons de thé, comme Thé-ritoires.
Le thé à un grand avenir devant lui, les personnes qui s’y intéressent sont de plus en plus nombreuses. Beaucoup d’initiatives vont voir le jour. Je suis en train de travailler sur l’une d’entre elles, un site Internet qui s’appellera « les pèlerins du thé » et qui permettra à ceux qui ont envie de partager une tasse de thé de trouver un hôte susceptible de les accueillir dans sa propre pratique du thé. Affaire à suivre !
oh, un secret !
oh, un secret !